Intervention de Joseph Boyer,
animateur de la Section Syndicale des retraités Energie 43
lors du rassemblement qui s’est déroulé le 11 Décembre 2019 sur l’ensemble Marcel Paul à Brives Charensac.

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Chers camarades,

Notre assemblée générale se tient dans un contexte bien particulier où un très large mouvement de contestation est engagé et se cristallise autour de la réforme des retraites souhaitée d’un côté par le gouvernement et les financiers et rejetée d’un autre coté par une grande majorité de salariés et de citoyens.

Mais j’y reviendrai.

Permettez-moi avant tout de vous remercier de votre présence à ce rassemblement. Cette initiative que nous organisons depuis 5 ans est un moment important pour notre syndicat et pour notre section syndicale. En effet, il nous semble indispensable de garder ce lien, de préserver ce contact au moins une fois par an. Ne serait-ce que, simplement pour se revoir, se remémorer des périodes passées que nous avons vécues ensemble, se souvenir, partager les moments inoubliables mais aussi quelquefois des moments plus difficiles qui ont jalonné notre parcours. Par ailleurs il nous semble indispensable que cela se fasse dans un cadre syndical où les lettres communes qui nous unissent sont le sigle CGT et les valeurs qu’elles recouvrent.

Bien sûr, vous me direz, il y a d’autres endroits où l’on peut retrouver ses anciens collègues et nous avons la chance d’avoir, encore pour l’instant, des Activités Sociales qui nous permettent de garder ce lien social. Je pense à toutes les activités proposées par les SLVies, les différentes sections comme la marche, la pétanque. Mais dans ces différentes rencontres, bien qu’elles soient composées par de nombreux camarades CGT, nous ne pouvons pas évoquer librement les points de vue et les analyses de notre organisation syndicale, même si nous essayons de le faire, car le contexte ne s’y prête pas et on peut se faire envoyer balader parce que ce n’est pas ni l’endroit, ni le moment opportun.

Or, le cadre dans lequel nous sommes réunis aujourd’hui permet de le faire et cela sans ambiguïté. Cela devrait nous permettre d’échanger entre nous, sur ce qui va bien ou moins bien dans l’organisation, ce qu’il faudrait améliorer pour avoir une orga qui réponde toujours mieux aux besoins des salariés, des retraités et de ses adhérents.

C’est pourquoi, une fois n’est pas coutume car quelquefois nous avons la faiblesse d’aborder cette question en fin de réunion, je souhaite faire rapidement un point sur l’état d’orga de notre section syndicale.

A ce jour le 11 décembre 2019, nous avons 107 retraités à jour de leur cotisation, en 2018 nous en avions 112, 119 en 2017 et 116 en 2016. Grosso modo, nous pouvons dire que notre nombre de syndiqués varie entre 105 et 115. La pointe fluctuante est due aux syndiqués actifs qui basculent ou pas dans la section syndicale des retraités, à la venue de retraités qui viennent d’un territoire extérieur à celui de notre ou qui partent du Puy pour aller s’installer ailleurs et malheureusement à des syndiqués qui décèdent.

Je m’arrête un instant sur la situation des camarades actifs qui arrivent au terme de leur carrière et qui, au basculement à la retraite décident de ne plus poursuivre leur adhésion. Le syndicat CGT Energie 43 et sa section syndicale des retraités essaient de suivre ces camarades pour les inciter à poursuivre leur adhésion. A chaque départ que nous connaissons nous leur écrivons ceci :

« Comme tu le sais, militer et notamment militer à la CGT est souvent un choix pour ceux qui le font qui leur demande beaucoup d’efforts et de sacrifices, tant dans le domaine professionnel que privé et familial.

Souvent la seule satisfaction de ces militants, c’est la reconnaissance des salariés par leurs suffrages lorsqu’il y a des élections et par leur adhésion au syndicat. En retour, cette adhésion permet aux salariés d’être acteur, de pouvoir donner leur point de vue dans l’objectif que le syndicat réponde toujours plus et mieux à leurs préoccupations et à leurs attentes.

Contrairement aux idées reçues pouvant laisser planer un doute, une fois retraité, débarrassé du joug de la hiérarchie, de l’utilité d’être syndiqué, c’est peut-être dans cette période que, faire le choix de rester adhérent à son syndicat, est au moins aussi important, si ce n’est plus.

En effet, s’il n’y a plus ce rapport hiérarchique qui pourrait laisser penser qu’on a plus besoin du syndicat une fois à la retraite, il reste plein de questions qui justifient la poursuite de l’adhésion : le tarif particulier, les activités sociales, la protection sociale, le montant de la pension, j’ajoute en fonction de l’actualité cuisante la question de la retraite.

Par ailleurs, l’actualité nous confirme malheureusement quotidiennement que nous vivons dans un monde qui perd ses repères et dans lequel les valeurs humanistes sont de plus en plus en plus bafouées, stigmatisées.

C’est dans ces périodes difficiles que nous avons besoin d’être plus forts et plus nombreux pour faire reculer l’injustice, la précarité, l’austérité. D’ailleurs, si les gaziers et électriciens, qu’ils soient actifs ou retraités, ont des conditions de travail un peu moins pires que beaucoup d’autres salariés, c’est parce qu’ils ont su, jusqu’à ce jour, se rassembler et se battre aux cotés de leur organisation syndicale CGT.

Nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette situation où l’idéologie dominante fait tout pour diviser et opposer les salariés entre eux, afin de mieux pouvoir aligner les salariés vers le bas. Au contraire de cela, notre syndicat se bat pour tirer l’ensemble des salariés vers le haut.

En plus de l’investissement bénévole de ses militants, cela nécessite des moyens financiers importants. C’est la raison pour laquelle, le montant de la cotisation d’un salarié adhérent à la CGT représente 1 % de son salaire ou de sa pension. »

C’est dans ces termes que nous nous adressons aux syndiqués actifs qui vont ou viennent d’être à la retraite. Malgré cela, ce que nous constatons c’est que, parmi les syndiqués CGT actifs, 7 syndiqués sur 10 ne se syndiquent plus en étant retraité. Nous avons donc bien là un problème que nous devons résoudre collectivement globalement.

Il s’agit de mon point de vue d’un problème politique au sens noble du terme. Je ne crois pas qu’il s’agisse simplement d’un problème financier, car entre nous qui ne peut pas consacrer, 0,33 % de sa pension à son organisation syndicale en mettant en parallèle ce que cela va lui permettre de préserver en termes de pouvoir d’achat, de conquis sociaux, de protection sociale avec, pour nous, en plus la préservation du Statut National, du tarif particulier.

Il faut donc que chacun d’entre nous, parce que nous sommes des militants CGT, des adhérents, chacun à son niveau avec son propre vécu, sa perception, puisse faire réfléchir son ami, son copain, son collègue de travail sans le braquer, que son intérêt est bien dans la défense collective de nos intérêts en soutenant politiquement et financièrement son organisation syndicale.

Sur ces leviers nous pouvons agir. Il est d’autres situations où, malheureusement nous n’avons pas la main. En 2019, nous avons eu à déplorer deux décès. Celui de l’épouse de notre camarade René PONS, Andrée qui est décédée le 23 Mars 2019 à qui nous avons rendu un hommage très appuyé eu égard au rôle qu’elle, Andrée et lui René ont joué dans notre organisation syndicale et dans les activités sociales et celui de notre camarade Gérard Sabatier dans les circonstances que vous connaissaient. Cette disparition étant récente et brutale, je voudrais avoir une pensée toute particulière pour Gérard, son épouse et ses enfants. Notre Gégé, celui que tout le monde appréciait, quand je dis tout le monde, c’est bien au-delà de notre organisation syndicale. Gérard était aimé, apprécié. Mais comment en aurait-il pu être autrement ?

Sa minutie dans l’organisation, la rigueur qu’il s’imposait pour pouvoir être en phase avec ses engagements au point d’en altérer sa santé doivent nous interpeller collectivement et chacun individuellement pour veiller à protéger d’autres camarades qui peuvent se trouver dans des situations aussi fragiles et identiques. Les comptes rendus détaillés de Gérard de telle ou telle initiative vont nous manquer, nous ne pourrons plus sourire amicalement à ses vœux qu’il nous envoyait chaque année et qui nous ont permis au fil des années de voir poser le couple Gérard et Marie Claire, puis l’année suivante Gérard, Marie Claire et Julien, puis 2 ans plus tard Gérard, Marie Claire, Julien et Romain et puis chaque année suivante, les enfants qui grandissaient et les parents qui s’accommodaient du temps qui s’écoulait. Gérard, cher camarade repose en paix. Si vous en êtes d’accord, je vous propose de lui rendre hommage en observant une minute de silence et en terminant cette minute de silence en applaudissant le parcours de Gérard et tout ce qu’il a fait de bien dans son existence.

Je vous remercie.

Avant de poursuivre, je voudrai excuser Christine Banazkiewiez qui est une camarade responsable au sein de l’UFR, l’Union Fédérale des Retraités à la fédération qui avait bien décidé de participer à notre initiative mais qui, compte tenu de l’actualité a reçu un mail de la SNCF regrettant de l’informer que son train 6617 du 10/12/2019 ne circulerait pas en raison d'une grève nationale interprofessionnelle. Ah bon ! Je voudrai également excuser Gérard Civade, référent régional des retraités des IEG qui, pour d’autres raisons ne pourra pas participer à cette journée.

Par contre, je souhaite remercier de leur présence Sabine Bouquet responsable de l’Union Syndicale des Retraités de Haute Loire et nos camarades du syndicat des actifs, Aurélien Mingot, Gilles Galland et Guy Chapelle.

Nous devrions être une quarantaine de camarades retraités et syndiqués, nous aurions été un peu plus mais quelques camarades se sont excusés et ne peuvent pas être présents. Je voudrais les citer, car c’est important que les camarades qui ne peuvent pas participer nous le fasse savoir. En l’occurrence nous avons les excuses de Paul Reynaud, Bernard Privat, Alain Eyraud, Pierre Branche, Serge Bonnet, Henri Grangeon, Isabelle Dufour, André Vidal, Jean Pierre Michel, Pierre Raffier. En gros, ce sont près de la moitié de nos syndiqués, entre ceux qui sont présents et ceux qui se sont excusés. C’est bien mais il faut se dire que l’on peut toujours faire mieux !

Je disais que cela fait maintenant la cinquième année que nous organisons ce type d’initiative, cela fait 5 ans que tous les ans je me contraints à préparer une intervention qui colle à l’actualité de notre section syndicale et à l’actualité en générale. Je fais cela pour au moins deux raisons. La première, c’est pour que vous validiez ou non notre action, l’activité que nous déployons chaque année. Cela permet de mieux se caler sur nos repères, nos valeurs. Je ne sais pas si vous vous en avez besoin, mais en tout cas, moi j’en ai besoin. La deuxième raison, c’est que cela laisse des traces, nous pouvons ainsi archiver et publier au plus grand nombre cette intervention et quelque part je me dis que ce n’est pas inutile. En effet, comme nous publions le compte rendu de ces initiatives sur notre site internet, il n’est pas rare que dans la foulée, j’ai des retours plutôt positifs par des camarades, voir des collègues qui ne sont pas syndiqués.

En préparant cette journée, je me suis refusé de me replonger dans ce que je vous ai raconter les années précédentes car la tentation aurait été grande de faire du copier / coller. En effet je me rends compte qu’en 5 ans, non seulement la situation des retraités en général, des électriciens et gaziers en particulier s’est améliorée mais elle s’est considérablement aggravée. Non seulement ce que je vous ai dit au cours des 5 dernières années est toujours d’actualité mais nous pouvons encore allonger la liste des méfaits des politiques engagées ces dernières années.

J’aurai pu continuer d’allonger la liste à la Prévert des méfaits accumulés mais j’ai choisi d’en rester à la question d’actualité de ces derniers jours sur la réforme des retraites.

L'importante mobilisation, que l'on a pu mesurer depuis le 5 décembre dernier, dans toute la France, exprime un rejet franc de la réforme des retraites voulue par le gouvernement et un attachement fort à un régime par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle.

Les Électriciens et Gaziers se sont largement mobilisés et ont marqué leur opposition à voir appliquer une réforme régressive ! Le dumping social, ils, elles le vivent au quotidien et le combattent dans leurs entreprises.

Les privatisations annoncées (projet HERCULE, mesures Européennes sur les barrages, loi PACTE à ENGIE, filialisation à RTE), l'éclatement de la branche des IEG et des entreprises publiques, outre qu'elles aboutiront à une nouvelle dégradation du service aux usagers, accentueront lourdement les attaques contre le Statut et une de ses dispositions fortes : les Activités Sociales du personnel des IEG et de leur protection sociale. Je laisserai notre camarade Guy Chapelle évoquait cette question plus en détails si vous le souhaitez.

Nous vivons dans un monde qui regorge d’information. Malheureusement il se dit à peu près tout et n’importe quoi. Entre le vrai le faux, il est quelquefois difficile de s’y retrouver. Aussi, je vais éviter d’ajouter de la confusion à la confusion.

Notre système de retraite, le régime général, les divers régimes spéciaux sont des questions relativement complexes et compliquées. Mais j’aurai tendance à dire qu’il s’agit, lorsque l’on veut entrer dans le détail de la tringlerie du système. Avons-nous vraiment besoins de connaître dans les plus petits détails ces systèmes ? je ne le crois pas.

En revanche, nous avons besoins de connaître les grandes lignes des retraites et leurs contours et se poser simplement deux ou trois questions fondamentales qui permettent de répondre à leur financement et à leur pérennité. Après l’impressionnante manifestation du 5 décembre, j’ai écouté attentivement le message du gouvernement et de ses lieutenants. Ce qui est en jeu c’est la bataille de l’opinion publique, c’est elle qui va décider du sort de cette réforme.

Au lendemain du 5 Décembre, le message du gouvernement était simple, il assénait sur tous les médias : « Nous voulons une réforme des retraites qui soit juste, solidaire, intergénérationnelle. Nous devons convaincre nos concitoyens que cette réforme est inévitable si nous voulons préserver notre système de retraite par répartition. Pour cela, il faut supprimer les régimes spéciaux pour mettre tout le monde sur le même pied d’égalité sur la marche au plus bas. » A cela, il tente de diviser la population en indiquant que finalement nous ne sommes pas si pressés que cela. Il faut prendre la décision, mais cette décision pourrait ne s’appliquer que dans quelques années pour les nouveaux salariés. Ainsi cela laisserait penser que tout le monde ne serait pas concerné !

Face à ce discours, il nous faut, nous, réaffirmer que nous voulons une amélioration du système de retraites. Oui, ce n’est pas juste qu’une caissière de supermarché, ou un salarié d’une entreprise privée soient obligé d’attendre 62, 63 voire 64 ans pour prétendre au départ à la retraite. Oui nous nous voulons une réforme des retraites qui permettent de partir à la retraite dès 60 ans avec une pension qui se base sur les dernières années de carrière et pas sur l’ensemble de la carrière. Oui nous voulons un système plus juste, plus égalitaire, Oui nous voulons que l’on mette tout le monde sur le même pied d’égalités mais pas sur la marche d’en bas, sur la marche d’en haut !

Or, l’instauration d’un système par points a pour vocation de faire basculer la philosophie générale d’un système fondé sur la solidarité intergénérationnelle et interprofessionnelle où les actifs contribuent à la retraite des anciens, vers une logique du chacun pour soi, où chacun cotisera pour lui-même sans égard pour la collectivité.

Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions » certifiait noir sur blanc M. Macron dans son programme présidentiel. Devenu président, il déclare : « Il faudra travailler plus longtemps car on vit plus longtemps » Quant au niveau des pensions, dans son nouveau système, la valeur du point ne sera jamais garantie car elle est fixée par décret à partir des aléas des marchés financiers.

Seule certitude, le volume global des cotisations collectées sera largement inférieur aux besoins. En instaurant une règle d’or budgétaire interdisant le déficit du nouveau système, alors que les dépenses pour les retraites seront plafonnées à 14% des richesses produites, dans un contexte où le vieillissement de la population nécessiterait de hisser l’effort à 17%, le niveau des futures pensions va forcément diminuer. C’est donc bien un départ en retraite différé de plusieurs années et une baisse drastique des pensions qui attendent nos concitoyens, quel que soit leur statut. Tout l’inverse de la promesse campagne du candidat Macron.

S’il fallait se convaincre sur la légitimité de notre action et de notre engagement pour refuser ce recul de société pour nous les plus anciens mais également pour les plus jeunes, pour nos enfants, il suffit d’écouter François Fillon à ce sujet.

C’est ce que je vous propose de faire maintenant en écoutant cette vidéo. Par la suite, je vous proposerai d’écouter l’entretien de Thomas Piketty qui était l’invité de Léa Salomé sur France Inter. Je suis tombé par hasard dessus et cela me paraît intéressant d’écouter une autre voix que celle de la Cgt sur ce sujet.

Thomas Piketty est Directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1989 Sciences) et docteur en économie de l'EHESS, c’est un spécialiste de l’étude des inégalités économiques, en particulier dans une perspective historique et comparative, et auteur du livre Le capital au xxie siècle (2013).

Pour terminer, je vous ferai écouter Benjamin Amar, dirigeant CGT, qui explique pourquoi c'est plus que jamais le moment pour le gouvernement d'augmenter les salaires.

Avant cela, depuis 5 ans que nous organisons ce type d’initiative, il est de tradition de mettre à l’honneur nos camarades syndiqués qui ont fêté leur 75 -ème anniversaire. Cette année, sauf erreur de notre part, nous avons deux récipiendaires. L’un d’entre eux n’est pas là aujourd’hui et s’est excusé, je n’irais pas jusqu’à dire qu’il se doutait qu’il devrait nous offrir l’apéro et qu’il a voulu s’en dispensait. Quoi que ! Bien entendu je plaisante et je souhaite avoir une pensée fraternelle pour notre camarade Pierrot Branche.

Le deuxième camarade ou plutôt la deuxième camarade puisqu’il s’agit d’une femme est bien présente parmi nous aussi je suis très heureux de mettre à l’honneur notre camarade Thérèse Dani et la remercier pour sa fidélité à notre organisation.



En 30 secondes, Francois Fillon dit tout ce que vous devez savoir sur la retraite à points.

Entretien de Thomas Piketty, invité de Léa Salomé sur France Inter.


Benjamin Amar, dirigeant CGT explique pourquoi c'est plus que jamais le moment pour le gouvernement d'augmenter les salaires.